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France

Jacques Aumont

Prix Balzan 2019 pour les études cinématographiques

Pour son rôle de fondateur des « études cinématographiques » en tant que discipline scientifique et universitaire. Pour sa contribution à la définition du concept d’esthétique du cinéma et de figuration filmique. Pour son apport à l’interprétation du langage cinématographique et de son histoire.


Sommaire biographique et sélection bibliographique

Jacques Aumont, né en 1942 à Avignon, est professeur émérite à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris-3) et directeur d’études retraité à l’École des hautes études en sciences sociales (E.H.E.S.S.).
Il a fait des études secondaires à Lyon, puis a été élève de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications. Il a été ingénieur à l’O.R.T.F. (Office de Radiodiffusion-Télévision Française), d’abord au Service du plan, chargé de l’implantation des réémetteurs de télévision, puis au Service de la Recherche dirigé par Pierre Schaeffer, où il a été responsable du secteur image. Parallèlement, il entra à la rédaction des Cahiers du cinéma (en octobre 1967), où il écrivit comme critique jusqu’en 1974.

En 1970, il quitta l’O.R.T.F. pour se consacrer à plein temps aux Cahiers du cinéma comme administrateur. À la même date, il commence, au tout nouveau Département d’Études cinématographiques de l’Université Paris-3 Sorbonne Nouvelle, une carrière d’enseignant qui devait durer quarante ans. Il fut d’abord enseignant vacataire, à Paris-1 et Paris-3, puis Assistant à Lyon-2, et revint en 1983 à Paris-3, où il devint Maître de conférences, puis Professeur, et où il resta jusqu’à sa retraite en 2009. Il a également enseigné dans plusieurs universités étrangères, comme professeur invité (Berkeley, 1980, Iowa City, 1981 et 2000, Madison, 1984, Montréal, 2009). En 1995, il a été élu Directeur d’études (cumulant) à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il a été fellow de l’Internationales Kolleg für Kulturtechnikforschung und Medienphilosophie (IKKM) de Weimar (2009-2010) et membre du comité scientifique de cet institut (2011-16).

Jacques Aumont fut de la toute première génération d’enseignants « de cinéma » dans l’université française, et avec ses collègues de Paris-3 (notamment Michel Marie, Roger Odin, Marc Vernet), il a beaucoup œuvré pour la reconnaissance institutionnelle de ces études, pour la rationalisation des cursus, et pour le développement de la recherche. Il a dirigé le D.E.A (diplôme d’études approfondies) de cinéma (1994-2005), puis la formation doctorale (2005-2009) à Paris-3, et il a exercé de très nombreuses responsabilités pédagogiques et administratives.

Parmi ses autres fonctions et travaux, on peut noter surtout la création puis la direction du Collège d’Histoire de l’Art Cinématographique, abrité par la Cinémathèque française. Jacques Aumont y organisa, durant près de vingt ans (1991-2008) des programmes de conférences, la plupart édités en recueil par la suite. Il a également siégé dans plusieurs jurys de festivals de films. Enfin, il a été dix ans enseignant à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (2008-2017), où il a donné un séminaire de 5ème année.

Il a enseigné durant quinze ans au Centre Américain du cinéma à Paris, d’où sont sortis de très nombreux universitaires états-uniens désormais connus (Janet Bergstrom, Maureen Turim, David Rodowick entre autres). Il a été nommé chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2002 et officier en 2008. Aumont a été et reste membre de nombreux comités scientifiques et de comités de rédaction de revues réputées sur les études cinématographiques.

Ses publications les plus importantes sont :

  • Montage Eisenstein, Albatros, 1979.
  • Esthétique du film (avec Alain Bergala, Michel Marie, Marc Vernet), Nathan, 1982, rééd. revue et augmentée, Armand Colin, 2016.
  • L’Analyse des films (avec Michel Marie), Nathan, 1988, réed. entièrement refondue, Armand Colin, 2015.
  • L’Œil interminable, Paris, Librairie Séguier, 1989, rééd. revue et augmentée, La différence 2007.
  • L’ Image, Paris, Nathan, 1990 ; Armand Colin, 2011.
  • Du visage au cinéma, Éd. de l’Étoile, 1992.
  • « Vampyr » de Carl-Th Dreyer, collection Long métrage, éditions Yellow Now, 1993.
  • Introduction à la couleur : des discours aux images, Armand Colin, 1994.
  • À quoi pensent les films, Séguier, 1997.
  • De l’esthétique au présent, Bruxelles-Paris, De Boeck et Larcier, 1998.
  • Amnésies. Fictions du cinéma d’après Jean-Luc Godard, POL, 1999.
  • Les Théories des cinéastes, Nathan, 2002, rééd. Armand Colin, 2015.
  • Ingmar Bergman. « Mes films sont l’explication de mes images », Cahiers du cinéma / Éditions de l’Étoile, 2003.
  • – Matières d’images, Éditions Images Modernes, 2005 ; édition revue et augmentée, La Différence, 2009
  • – Le Cinéma et la mise en scène, Armand Colin 2006 ; rééd., 2010.
  • – Moderne ? (Comment le cinéma est devenu le plus singulier des arts), Cahiers du cinéma, 2007.
  • – L’Attrait de la lumière, Éditions Yellow Now, 2010
  • – Le Montreur d’ombre, Vrin, 2012.
  • – Que reste-t-il du cinéma ?, Vrin, coll. Philosophie et cinéma, 2013.
  • – Limites de la fiction. Considérations actuelles sur l’état du cinéma, Bayard, 2014.
  • – Le montage, «la seule invention du cinéma », Vrin, 2015.
  • – L’Attrait de l’oubli, Yellow Now, 2017.
  • – L’Interprétation des films, Armand Colin, 2017.
  • – Fictions filmiques. Comment (et pourquoi) le cinéma raconte des histoires, Vrin, 2018.
  • – L’Attrait de l’illusion, Yellow Now, 2019.

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