Discorso di ringraziamento – Berna, 15.11.2013 (francese)

Francia

André Vauchez

Premio Balzan 2013 per la Storia del Medioevo

Per i suoi studi innovativi sulla spiritualità medievale nella cristianità occidentale e il suo radicamento nel mondo quotidiano del Medioevo, per le sue ricerche sulla concezione medievale della santità e sulla sacralizzazione dello spazio e del tempo, per i suoi contributi alla ricerca sulla religiosità monastica e femminile, per la sua profonda conoscenza e la sua magistrale presentazione della vita, dell’opera e dell’influenza di San Francesco di Assisi.


Monsieur le Conseiller fédéral,
Mesdames et Messieurs les membres de la Fondation Balzan,
Mesdames et Messieurs,

Je tiens à remercier très vivement la Fondation Balzan, son président et son Conseil, ainsi que son Comité général des Prix, de m’avoir fait le grand honneur de me décerner le Prix Balzan 2013 pour l’histoire du Moyen Âge. Je suis d’autant plus sensible à cette haute distinction que je crois être le premier historien médiéviste à l’avoir obtenue depuis Arno Borst en 1996.

Beaucoup d’idées reçues, souvent inexactes, ont longtemps pesé sur le Moyen Âge qui a été considéré, à partir de la Renaissance et du Siècle des Lumières, comme une période d’obscurantisme et de fanatisme. Par réaction, le romantisme l’a idéalisé au XIXe siècle et a vu en lui l’époque où naquirent l’amour courtois, les chansons de geste, la sculpture romane et les cathedrals gothiques. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, de grands historiens dont j’ai eu la chance d’être l’élève dans ma jeunesse – Michel Mollat, Georges Duby, Jacques Le Goff, pour ne parler que des français – ont placé l’époque médiévale dans une juste lumière, sans en négliger ses zones d’ombre, en soulignant l’importance qu’elle eut dans la formation de notre paysage rural, le développement de l’économie marchande et l’essor de la culture occidentale, profondément marquée par le legs de l’Antiquité et par le christianisme. Ces maîtres nous ont appris à étudier un Moyen Âge sans frontières, embrassant à la fois la chrétienté occidentale et orientale, les communautés juives qui vivaient en leur sein et l’islam, à la fois redouté et admire dans la mesure où il avait repris et développé une bonne partie de l’héritage antique dans le domaine philosophique et scientifique. Grâce à leurs travaux, on pose aujourd’hui un regard plus objectif sur cette période de l’histoire qui fut marquée par l’émergence de fortes personnalités – François d’Assise, Frédéric II, saint Louis ou Jeanne d’Arc – et par une grande exubérance, d’autant plus séduisante pour nombre de nos contemporains qu’elle contraste avec la grisaille trop souvent uniforme de la modernité.

Dans mes travaux, je me suis efforcé de mettre en évidence les valeurs fondamentales sur lesquelles reposait cette civilisation à travers l’étude de son histoire religieuse et spirituelle. Parmi ces dernières, j’ai fait une place prépondérante à la sainteté qui constituait alors une référence essentielle, comme en témoignent encore aujourd’hui beaucoup d’oeuvres d’art de premier plan et les noms de tant de nos villes et de nos villages. Plus tard, je me suis consacré et me consacre encore à l’étude des sanctuaires et des principaux pôles religieux de la chrétienté occidentale: Rome, Jérusalem, mais aussi Saint-Jacques de Compostelle et Saint-Michel au Mont Gargan. La frequentation de ces lieux, devenue massive à partir du XIIe siècle, a contribué à la naissance d’attitudes et de pratiques religieuses communes parmi les différents peuples de l’Occident latin.
Mais je pense que les instances qui m’ont accordé ce prix ont été également sensibles au rôle de passeur que j’ai pu jouer, à partir des années 1970, entre les historiens français et italiens, grâce à mes séjours successifs à l’École française de Rome, qui m’ont permis d’apprécier le niveau très élevé des études médiévales en Italie et d’y établir des collaborations qui se sont révélées fécondes dans le domaine de la recherche.

Ce que j’apprécie le plus dans le Prix qui vient de m’être décerné par la Fondation Balzan est le fait qu’il soit assorti d’une clause selon laquelle la moitié de son montant doit être affectée à la promotion de nouvelles recherches. Dans la situation actuelle, difficile, dans laquelle se trouvent la plupart de nos universités, cette disposition me paraît particulièrement opportune, car elle va me permettre non seulement de m’engager sur certaines pistes où j’hésitais, vu mon âge, à m’aventurer seul, mais aussi de soutenir des initiatives prises par de jeunes chercheurs dans mon domaine, l’histoire des mentalités et des pratiques religieuses médiévales. Ainsi, la Fondation Balzan trouve plus que jamais la justification de son rôle en mettant en oeuvre, dans le domaine scientifique, le principe de subsidiarité qui a été dès l’origine et demeure encore aujourd’hui à la base de la construction européenne.

André Vauchez

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